L'édito
Cet épisode arrive suite à un premier épisode sur la souffrance au travail dans le secteur associatif que nous avons enregistré il y a un peu plus d’un an, en septembre 2021, avec Patrick de Grim qui est une association du champ de l’accompagnement médico-social, et Pascale-Dominique Russo qui est journaliste et autrice de Souffrance en milieu engagé (éditions du Faubourg, 2020).
Ça a été l’occasion de rappeler les grandes familles de risques psycho-sociaux, qui englobent les risques pour la santé mentale, physique et sociale engendrés par les conditions de travail au sens large. L’occasion aussi de commencer à toucher du doigt les contraintes extérieures qui pèsent sur les associations employeuses et les conséquences que cela peut avoir sur les organisations du travail et sur la santé des salariés.
Patrick nous a partagé un dispositif de prévention des risques sur lequel a travaillé l’association GRIM : une forme d’EDT – espace de discussion sur le travail, c'est-à-dire un lieu où chacun et chacune peut parler de son travail, de son contenu et de sa pratique. Mais peu des conditions d’emploi… et du cadre du travail. On reste à un niveau managérial, non employeur.
Finalement, dans cet épisode, on a surtout posé un constat. Assez alarmant, consternant même. Constat dans lequel vous avez été nombreux à vous reconnaître au regard des messages et témoignages que vous avez pu nous envoyer. Vous avez été nombreux aussi à nous demander des ressources plus précises, plus opérationnelles.
Avec Karl, on s’est dit qu’il était important de décliner le sujet, et d’être plus précis dans les termes. Mais je vous avoue qu’on a du mal à trouver des structures associatives qui acceptent de témoigner sur ces sujets. Donc, c’est un appel à participation : si dans votre structure, vous expérimentez des dispositifs qui cherchent à garantir de meilleures conditions d’emploi et de travail aux salariés, et que vous souhaitez partager avec nous le chemin parcouru ; on est preneurs !
On n’oublie pas non plus les bénévoles et les volontaires qui échappent au droit du travail, mais dont la force de travail constitue la première main d’œuvre du secteur associatif. On va essayer de faire un épisode sur le burn-out militant rapidement.
En attendant, on s’attaque aujourd’hui à un sujet un peu plus technique, mais dans la directe lignée du précédent : la « fonction employeur ». Qu’est-ce que ça recouvre ? quelles responsabilités pour la structure employeuse ? Quelles conditions d’emploi les salariés sont-ils – et elles – en droit d’attendre ? On a fait le choix à ce stade d’inviter un syndicat de salariés et non de dirigeants associatifs pour répondre aux messages de détresse et aux demandes de ressources que nous avons reçues de la part de salariés.
Nous consacrerons d’autres épisodes aux difficultés de la posture des dirigeants bénévoles, même si nous commencerons à poser le cadre avec Simon dans la « Question d’expert » en nous interrogeant sur ce que le bénévolat modifie à la relation salarié-employeur et au « lien de subordination » des salariés envers la structure employeuse.